Poèmes
PLEINE LUNE
J’aurais dû
murmurer ton nom
une soirée durant
pour que ce ciel
s’élargisse un peu
regarder ta voix
souffler de loin
pour que l’obscurité ne revienne plus
remplir mon sommeil
maintenant
ton parfum apparaît
dans un autre jardin
je ne fais rien
j’écoute seulement
la lune de mon remords
entrer dans sa plénitude
UN JOUR LOINTAIN
Les oiseaux
se dépouillent
de leurs voix
sous les feuillages
la pluie
sur l’herbe
écrit tendrement la tulipe
dans les hautes lucarnes
où pousse l’hirondelle
un jour lointain
des larmes blanches
tressées comme une coiffure
une odeur
retire l’étoile
du nid
UN AIR BLANC
Il y a des lys
que fréquentent la pluie et les étoiles
un air blanc
une forêt qui renoue avec les arbres
amour
ô dimanche
qui fredonne dans le miroir
ô neige
qui écoute la neige
LES MOUETTES
Ne sont pas forcément
de bons guides pour la mer
l’hiver guette
chaque instant
depuis le tamaris
de la même façon
la semaine décolle avec difficulté
d’en bas
le jour me regarde
avec des yeux de noyés
LA FORÊT QUE J’AI TRAVERSÉE
N’a pas laissé d’eau sur mes doigts
les chemins ne m’ont
pas conduit aux poissons
mes mains
flottent sur les adieux
ma bouche
arbre qui baigne
dans ses feuilles mortes
depuis des lustres
un phoque dans mes rêves
ne trouve lieu
où enfanter
LES JOURS OÙ LES SOMMETS
Descendent vers les vallées
écouter les bergers
la main de ma tante
quand elle tapote mon épaule
laisse une île
l’herbe
galope dans les yeux
les regards
somnolent dans les nids
les jours où ma vie éclate
éparpillée
sur les escaliers du métro
partout
comme une famille
JE SUIS PARTI À PARIS
Exercer mon regret afin qu’il vole
voici des fautes
aussi longues que la perplexité
elles ne pèsent rien dans le métro
il me faudra du temps
pour trouver la Tour Eiffel
dans ta trousse de maquillage
et Notre-Dame
dans le tiroir
ce qui reste des badinages de la veille
et que je n’ai pas pris au sérieux
était la vie
quand elle passe
la tranquillité
laisse des séquelles
MIGRATION
Soudain
lorsqu’il a replié son regard
personne
n’a arrêté la migration des oiseaux
de ses mots
sa voix
est imbibée de paroles
une touche de bleu
sèche
sur sa Saleh Diab
SALEH DIAB est né à Alep (Syrie) en 1967, il vit en France depuis l’année 2000. Poète, journaliste littéraire, il a travaillé comme critique littéraire à Beyrouth pour le supplément «al-Moulhak» du journal «al-Nahar» de 1995 à 2000. Ainsi que pour d’autres journaux («al-Hayat», «Nida Al Watan», «Assafir» etc.). Après avoir obtenu un Master I en 2005: La poésie arabe féminine après Nazik Al-Mala’ika (mention Très bien) et un Master II: Le corps dans la poésie arabe écrite par les femmes de 1960 à nos jours (mention Très bien) en 2006, il a soutenu une thèse de Doctorat intitulée Le poème en prose arabe: la poésie arabe contemporaine en 2012 (mention Très honorable avec les félicitations du jury- Paris VIII). Recueils: Une lune sèche veille sur ma vie 2004; Qamarun yabisun ya‘tani bihayati, 1998; Un été grec (non traduit) 2006; Sayf yunani; Tursulina Sikkinan arsilu khanjaran (Tu m’envoies un couteau je t’envoie un poignard- non traduit)2009. Traduction de l'arabe au français: Chemin de Damas de Nouri Al Jarrah 2014.
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