Cheikh Ahmed Ibn Mustapha Al Alaoui




Dîwân 

À Dieu se plaint ma tristesse
(Lillah ashkû huznî)





À Dieu se plaint ma tristesse
De la mort du Roi,
Une vraie perte
Pour ces temps et toute l'humanité




Un disparu qui fut proche
Englouti sous terre,
Alors qu'il englobait le tout,
Et le tout était lui



Un disparu qui fut
Au dessus de Tout,
Est ce possible
Qu'il soit entouré d'une tombe?




Non!
Le tombeau ne l'a pas entouré,
Mais reçu par faveur
L'honneur en le humant



Que les yeux coulent de sang
Regrettant sa perte,
Sans qu'on dise
Qu'ils ont commis de pêché



Car le pêché serait
Que l'œil soit asséché
Des larmes qui sont
Si généreusement rétribuées



Et qu'il le pleure
Le trône de Dieu et le ciel,
Et que la terre, devenu son atout,
Puisse-elle survivre



Oh Ciel quel regret !
Ton altitude ne t'a nullement profité,
La fierté t'aurais sied
Si terre tu étais



Il n'est point surprenant
Qu'il n'y ait de semblables,
Nul ne peut supporter
Ses éthiques illustres



Tolérant, généreux,
Indulgent, ascète, souriant,
La jovialité sur son visage
Est un aspect permanent



Pardonne aux détracteurs,
Même après sa mort
Nul ne le diffama
Ou l'accusa d'arrogance



Veillait sur l'humanité,
Son don abondait en secrets,
Ne demandait pas de gloire
Ne demandait point de rétribution



Jamais en colère,
Le mécontentement ne connaissait pas,
Avait toujours d'excuses
Pour ses intimes amis



Nul ne peut prétendre vu
Ou aperçu de semblable,
Par Dieu,
Il est l'unique réceptacle du Secret



Il est mon désir, mon souhait,
Mon soutien puis mon but,
Sa protection me suffit
Dans les difficultés



Muhammad al-Bûzîdî
Reçu de Muhammad,
Ce que le fils hérite du père,
Et nous eûmes une part d'héritage



Que la miséricorde de Dieu
Soit sur vous
La douloureuse séparation règne
Après notre heureuse réunion



Une paix exhalée de parfum,
D'aromate et d'ambres,
Vous est adressée
De tous mes viscères,



Je vous ai appelé car,
Mon cœur est éprouvé par l'éloignement,
Et mes larmes sont ;
L'encre de ces lignes



J'ai écris avec mes larmes
Mélangées de tristesse,
Je manque de patience
Je n'ai pu ressaisir mon courage



Je ne pleure pas
En raison de la séparation,
Mais votre image
À mon œil, a de l'estime



Que Dieu du trône vous récompense
Par la proximité et l'agrément,
Et que la vénération vous entoure,
La bénédiction et la félicité



Pour préserver la Voie,
Vous avez laissez des hommes tels des fleurs
Alors que vous,
Étiez la pleine lune



Mon ami,
Ne pense pas que la mort a emporté son secret,
Mais elle lui a préparé
Le terrain du déploiement



Nous a fait hériter des sciences
Car nous en sommes dignes de les préserver,
Et lorsque le temps nous affectionnera,
Il nous est tenu de les manifester



O vous, Ses biens aimés,
Vous avez gagné Sa proximité,
Vous êtes les rois
Des blancs et des rouges sur terre



O Seigneur, Dieu de toute l'humanité,
Toi, en qui j'ai confiance,
Couvre sa tombe
Par des voiles de Ton pardon



Et alloue d'avantage de Ta proximité
A la principale source, notre refuge,
Mon soutien et protecteur
Au jour du jugement. 





Traduit par Derwish al-Alawi



SIDI AHMED IBN MUSTAPHA AL ALAOUI, né le 13 octobre 1869 à Mostaganem et décédé le 14 juillet 1934 à Mostaganem, ville de l’ouest de l’Algérie au sein d'une famille originaire de Mostaganem dans l'Algérie occidentale est un maître soufi algérien (cheikh tarîqa), il est le fondateur de l'un des plus importants mouvements soufis du XXe siècle, la tarîqa 'Alawiyya, une branche de l'ordre Chadhiliyya. Si ses ouvrages les plus marquants sont ceux qui mettent en évidence à la fois sa connaissance de la théorie du soufisme et de tous ses auteurs phare (notamment son commentaire des aphorismes de Sîdî Abû Madyan), et la profondeur de ses commentaires ésotériques (tel son commentaire spirituel des significations cachées d’un ouvrage classique de fiqh: le Murshid al-Mu’în d’Ibn ‘Âshîr), Ahmad al-‘Alawî a également abondamment écrit sur des sujets relevant du dogme ou du culte musulman, à des fins d’instruction des disciples (notamment dans sa Risâla l-‘alawiyya et dans son Mabâdî al-ta’yîd). Il a réalisé un commentaire partiel de la sourate La Vache, selon quatre points de vue superposés. Deux ouvrages relativement détaillés lui ont permis de défendre le soufisme contre les réformistes, et notamment le Qawl l-ma’rûf (Lettre ouverte à ceux qui critiquent le soufisme). Son Miftâh al-shuhûd est une sorte de traité de cosmologie et d’astronomie mêlant connaissances modernes et point de vue traditionnel. Enfin, son Dîwân, ensemble de poésies spirituelles auquel les disciples ont recours pour les séances de samâ’, représente, avec ses Munâjâ ("apartés") et ses aphorismes ("Sa Sagesse"), l’aspect le plus intime de sa production littéraire. Par ailleurs, il est l'auteur de nombreux articles parus dans ses revues, et de plusieurs petits traités touchant aux sujets les plus divers. Certains de ses écrits n'ont malheureusement jamais été édités (notamment ses Réponses à l'Occident). 
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